21 Le Collège Decourdemanche
Derendinger Allee 8, 72072 Tübingen
Lors de la première décennie d’après-guerre, les enfants des soldats d’occupation allaient à l’école à la Wildermuth-Schule.
La Wildermuth-Schule, établissement d’enseignement secondaire pour filles, fut construite en 1927 et prit le nom d’Ottilie Wildermuth, une écrivaine de romans pour la jeunesse. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, la Wehrmacht occupa brièvement le bâtiment et s’en servit comme hôpital pour les blessés civils et militaires. Après avoir envahi la ville en 1945, les troupes françaises confisquèrent la Wildermuth-Schule. C’était l’école la plus moderne ; chaque salle de classe avait l’eau courante. On y installa alors le Collège Decourdemanche. Il s’agissait d’une école pour les enfants des soldats du sud de la zone d’occupation française.
Cet établissement prit le nom d’un militant communiste et germaniste français, Daniel Decourdemanche (son pseudonyme dans la résistance était Jacques Decour). Il avait lutté contre l’occupation allemande en France pendant la Seconde Guerre mondiale et été exécuté par les nationaux-socialistes en 1942. Un petit internat était affilié au collège. Les garçons dormaient dans des dortoirs situés dans l’école, tandis que les filles étaient logées dans la maison d’une corporation étudiante réquisitionnée.
Pendant ce temps, les collégiennes allemandes et le personnel enseignant de la Wildermuth-Schule durent se rabattre sur d’autres bâtiments. En 1955, dix ans après la fin de la guerre, une nouvelle école fut construite pour les enfants des soldats français et des employés administratifs. Elle était située dans le sud de la ville, sur le Galgenberg. Il s’agit de l’actuelle Französische Schule (école française).
Jonathan Schilling
Pour plus d’informations
Udo Rauch et Antje Zacharias (dir.), Sieben Jahre Landeshauptstadt. Tübingen und Württemberg-Hohenzollern 1945 bis 1952, Tübingen, Kulturamt, 2002, p. 33.