4 Le restaurant zum Pflug
Neustadtgasse 11, 72070 Tübingen
Les réunions de la Demokratische Vereinigung (rassemblement démocratique) dans le restaurant zum Pflug marquèrent un nouveau départ de la vie politique après douze ans de dictature national-socialiste.
Avant de fermer en 2012, le restaurant zum Pflug était l’une des auberges les plus traditionnelles de Tübingen. Durant les derniers jours de la Seconde Guerre mondiale et sous l’occupation française, cet endroit joua un rôle important pour le renouveau démocratique après douze ans de dictature national-socialiste. Ici se réunissait, au début en secret, un « bloc antifasciste » de communistes et de socio-démocrates. Plus tard, ce rassemblement devint la Demokratische Vereinigung. Ce rassemblement qui se voulait au-dessus des partis regroupa également des libéraux et des conservateurs. Parmi les quelque 50 compagnons de la Demokratische Vereinigung, on comptait Carlo Schmid, Viktor Renner, Adolf Hartmeyer ou encore Otto Erbe. Leur objectif commun était un renouveau dans les domaines politique, administratif et économique sur des bases démocratiques et en collaboration avec les autorités d’occupation française.
Ainsi, durant une courte période, le petit restaurant zum Pflug devint un foyer de la vie politique à Tübingen et dans le Wurtemberg-Hohenzollern. La Demokratische Vereinigung soutint les efforts de dénazification du gouvernement militaire. Sur sa proposition, Viktor Renner fut nommé maire de Tübingen le 18 juin 1945. Mais les tensions entre les différents camps politiques conduisirent à la dissolution de la Demokratische Vereinigung en avril 1946. Ses membres restèrent actifs politiquement dans le cadre des partis à nouveau autorisés et reconstitués.
Sebastian Brenner et Constantin März
Pour plus d’informations
Michaela Häffner, Die Demokratische Vereinigung, 1945–1946. Eine Studie zur Nachkriegsgeschichte am Beispiel Tübingens, Tübingen, Kulturamt, 1997.
Carlo Schmid (1896–1976) fut l’un des acteurs politiques les plus influents de la période d’après-guerre à Tübingen. Ce juriste né en France était membre de la Demokratische Vereinigung et encouragea fortement la dénazification de l’université et de l’administration. En décembre 1946, cet homme politique de la SPD devint responsable pour la justice et président du secrétariat d’État du Land de Wurtemberg-Hohenzollern. Il fut plus tard l’un des « pères » de la République fédérale d’Allemagne. (C.M./F.R./J.G.)
Viktor Renner (1899–1969) fut maire de Tübingen entre 1945 et 1946. En tant que membre de la Demokratische Vereinigung, ce juriste fut nommé maire provisoire en juin 1946. Il était en même temps représentant de Tübingen au Landtag. De 1946 à 1952, il fut ministre de l’intérieur du Wurtemberg-Hohenzollern, puis premier ministre de la Justice du Land de Bade-Wurtemberg. (T.K./F.R./J.G.)
Adolf Hartmeyer (1886–1953) fut maire de Tübingen de 1946 à 1948. Cet imprimeur que les nationaux-socialistes avaient interdit d’exercer sa profession adhéra à la Demokratische Vereinigung (regroupement démocratique) après la fin de la guerre. En 1946, cet homme politique de la SPD fut nommé maire et confirmé dans ses fonctions lors des élections municipales de novembre. Il travailla en particulier à améliorer la situation alimentaire ainsi que la crise du logement. (F.R.)
(Christian) Otto Erbe (1884–1965) était un entrepreneur tubingeois. En 1923, il reprit l’atelier de mécanique et d’optique créé par son grand-père. Le siège de l’entreprise et le point de vente se trouvaient au Holzmarkt 7. Il transforma l’entreprise en une entreprise industrielle pour les techniques médicales. Après la guerre, Otto Erbe, qui était ami avec Theodor Heuss, le premier Président fédéral, prit part à la création de la Demokratische Volkspartei (DVP), parti d’orientation Libérale. De 1946 à 1956, il fut membre du comité municipal de Tübingen, et fut premier adjoint de la ville dès 1948. (J.G.)